L’envie d’entreprendre se conjugue au féminin

Facebook Twitter Google+ Linkedin email

Virginie Boucault, Lauriane Beaujoint et Sandra Vitiello ont un point commun : elles ont décidé au cours de ces derniers mois de devenir cheffe d’entreprise. Ces trois exemples, dans des secteurs d’activité et des lieux très différents, montrent bien qu’entreprendre, c’est aussi une affaire de femme !

Aragon disait que la femme était l’avenir de l’homme. Le poète se trompait sans doute, puisqu’elle est aussi et surtout son présent, notamment dans l’entrepreneuriat. Et ce, quel que soit le domaine d’activités ! La preuve en exemples, avec l’initiative de trois femmes qui ont décidé de franchir le cap : celui d’être leur propre patronne. Chacune dans leur domaine, elles ont éprouvé cette même envie d’entreprendre, même si les circonstances actuelles ne semblaient pas propices à pareille aventure. Bien que leurs parcours soient également très différents, les unes comme les autres ont cru en leur projet, quitte à changer de secteur d’activités, voire de département et de vie, pour le mener à bien. Sandra Vitiello a ainsi laissé derrière elle une carrière de vingt-deux ans comme aide-soignante dont dix-sept en Ehpad dans le Loir-et-Cher, pour prendre les commandes du bar-multiservices L’essentiel à Cuzion depuis juillet 2020. Après avoir travaillé comme vendeuse, responsable de magasin puis formatrice dans le domaine de l’esthétique et de la cosmétique (notamment chez Pier Augé), Virginie Boucault a repris le magasin de prêt-à-porter Sans Complexe’s (spécial grandes tailles) pour le transformer en StröBerry, magasin d’habillement pour toutes les tailles en plein centre-ville de Châteauroux. Enfin, Lauriane Beaujoint a « multiplié les expériences professionnelles dans les entreprises et les usines de Châteauroux » (notamment pendant sept ans comme conseillère de vente salle expo salle de bains chez Martin-Rondeau, aujourd’hui Martin-Heulin) avant de mettre à profit le premier confinement pour donner corps à son idée d’entrepreneuriat qui l’a fait reprendre, début 2021, une enseigne de carrelage (Carrelage Pro) sur la zone Cap Sud, à Saint-Maur.

L’envie pour moteur

Pour ces trois femmes qui ne se connaissent pas, passer de salariée à patronne s’est fait naturellement, après mûre réflexion pour s’assurer de la viabilité de leurs projets respectifs. S’il fallait trouver un autre dénominateur commun entre Sandra, Virginie et Lauriane, c’est leur envie de s’investir pleinement dans leur rêve. Lorsque l’opportunité s’est fait jour, elles ont alors su la saisir. « Je ne me retrouvais plus dans mon précédent métier, j’avais besoin de passer à autre chose tout en gardant comme priorité de travailler au contact des gens. J’avais envie de tenir un commerce depuis quelques temps. Quand j’ai appris que la mairie de Cuzion avait pour projet de créer un espace multiservices, je n’ai pas hésité une seconde à contacter le maire », explique Sandra Vitiello qui s’est formée en juin 2020 en hygiène alimentaire et sur la licence IV auprès de la CCI du Loir-et-Cher, le temps que les travaux de sa future boutique se terminent pour une ouverture un mois plus tard.

« J’ai toujours eu envie d’entreprendre et j’adore le commerce » confirme Virginie Boucault. « J’avais déjà géré des équipes et la mise en place de boutiques pour les autres. La quarantaine arrivant, il fallait que je le fasse pour moi. Cela faisait deux ans que je regardais les ventes de magasins, dans le département mais surtout dans le centre-ville de Châteauroux. Celui-ci a beaucoup changé et je voulais participer à mon niveau à ce renouveau. Salima Tahiri, responsable du service Entreprendre à la CCI Indre que j’avais côtoyée lors de la formation Trans’Entreprise, m’a appelée pendant le 2e confinement pour me dire que la boutique Sans Complexe’s était à reprendre. Le contact a été établi avec Emmanuelle Jolly et l’affaire s’est conclue en début d’année 2021, après l’obtention d’un prêt SOFI par la CCI. StröBerry a ainsi ouvert ses portes le 22 février. » Pour Lauriane Beaujoint, fan de déco, le déclic a eu lieu il y a quelques années de cela en visitant une salle d’exposition de carrelage. Travaillant déjà dans le domaine des matériaux, la dynamique quarantenaire a pris le temps de se former (stage 5 jours création-reprise d’entreprise, puis formation au management sur une semaine) et de peaufiner son financement (obtention d’un prêt SOFI), à chaque fois auprès de la CCI, avant de racheter Carrelage Pro fin 2021. « Même si j’ai connu un gros doute au moment du 1er confinement (mars-mai 2020) alors que j’avais déjà trouvé le nom de ma future entreprise, ce contexte étrange a finalement été moteur dans mon envie d’accomplir mon rêve. J’ai eu comme une prise de conscience : il fallait que je le fasse et advienne que pourra. »

Des femmes qui vont de l’avant

Aujourd’hui bien installées, les trois entrepreneuses s’épanouissent. A la fierté d’avoir pris en main leur destinée professionnelle s’ajoute une nouvelle envie, celle de réussir de nouveaux projets. Sandra espère ainsi diversifier son offre de service en proposant un maximum de produits locaux dans sa partie épicerie et compenser ainsi la fermeture administrative de la partie bar, tandis que Virginie souhaite rapidement développer le volet e-commerce de sa boutique.

Entreprendre se conjugue ainsi de plus en plus au féminin, même si certaines hésitent encore. A tort, pensent nos trois interlocutrices. « En tant que femme, on se pose toujours forcément plus de questions au moment de donner corps à un projet. Même si l’on a beaucoup de choses différentes à gérer que les hommes, il faut savoir les mettre entre parenthèses et savoir foncer et passer outre les a priori réducteurs. Il faut arrêter de regarder vers l’arrière et aller de l’avant, sans craindre l’échec. Quand on veut, on peut et on n’a jamais rien sans rien », relève la dirigeante de l’Espace CéraBain. Un constat que la responsable de StröBerry approuve : « il ne doit pas y avoir de frein au fait d’être une femme. Nous avons les mêmes compétences que les hommes et nous sommes sûrement plus « carrées » et plus tenaces que ces messieurs. » « La seule appréhension que j’aie eue, alors que j’ai tout laissé derrière moi de mon ancienne vie – sauf mes enfants – c’est d’être bien acceptée par les gens du village. Si on est quelqu’un de battant, il ne faut pas avoir peur de se lancer », conclut la gérante de l’Essentiel.

Pour bénéficier de l’accompagnement en matière de création-reprise d’entreprise, contactez le Service Entreprendre de la CCI Indre au 02 54 53 52 75 ou par courriel : entreprendre@indre.cci.fr

Retrouvez également l’interview de Lauriane Beaujoint sur notre chaîne Youtube :

Mots-clés :

0 avis • Donnez le votre

Le dépôt des avis est fermé.